Sable d'hiver... une pause poétique
Écumes salines crevant le ciel
L'embrun salé colle la vague
Offrandes marines qui s'amoncèlent
Aux creux lissés d'un lent ressac
Surgit le vent
Des mers arides
À ce sable
Qui
Sur ma main
Chavire
Je dirai
Caressant
Son intime
Chaleur
Mon âme
Glisse
En toi
Enivré
De mes mains
De lumières
Et d'embruns
L'ombre du temps
Effeuille en silence
Les rêves de nulle part
Éteints par les matins
Les beaux jours, le large poudroie.
A bientôt !
(Texte en prose : Jean-Michel Maulpoix, Une histoire du Bleu, Mercure de France, 1994, les 3 poèmes sont de Maelduin)
Chrysalide mouillée
Qui brille au matin
Un flocon sur le cœur
De l'écorce et du givreLes beaux jours, le large poudroie.
Le ciel est de tuiles blanches. La sieste de la mer creuse une longue cicatrice d'encre sur la joue de l'horizon où les voiliers tracent de grandes routes calmes et plantent leur amour d'oiselier d'un blanc très nu.
Des jardins superflus poussent plus haut vers le large, odorant de menthes, de myosotis et d'impatientes. Une rumeur de lilas dégringole vers la mer, quand, sur les balcons de bois peint, le coeur des marins s'éclabousse.
C'est un dimanche d'été dans l'antichambre de la mer. Les rideaux tirés bâillent un peu. La lumière clignote. Son eau claire coule et tremble sur le bois ciré des meubles et le papier. Une frêle escadre est en partance. Et le tangage lent d'un poème. Un désir s'éveille ou s'endort. Des portes vers le large s'entrouvent puis se referment. Le rêveur a trempé ses doigts dans le bleu. Son corps est désormais de sable.
A bientôt !
(Texte en prose : Jean-Michel Maulpoix, Une histoire du Bleu, Mercure de France, 1994, les 3 poèmes sont de Maelduin)